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Psychologies

23 septembre 2009

Quelques expériences de Psychologie Sociale

Voici ci-dessous trois vidéos d'experiences de psychologie sociale tirées du site Canal-U, la vidéothèque numérique de l'enseignement supérieur.

Chaque vidéo d'environ 20min est divisée en deux parties.

La première partie présente une expérience. La seconde partie, quant à elle, explique les mécanismes en jeu dans l'expérimentation.





L'Erreur Fondamentale d'Attribution

L'effet Julien Lepers

L'expérimentation montrée dans ce film reprend le principe de celle effectuée par Lee D. Ross, Teresa Amabile & Julia Steinmetz en 1977, aux États-Unis.

Résumé :
Deux étudiants sont invités à participer à un jeu du type "question-réponse".
Par tirage au sort, l'expérimentatrice désigne celui qui jouera le rôle du questionneur et celui qui jouera le rôle du questionné. 
Le questionneur prépare d'abord des questions qu'il pose ensuite au questionné. 
Le jeu terminé, les deux sujets sont invités à évaluer leur propre culture générale et celle de leur partenaire. De manière surprenante, lorsqu'on répète cette expérimentation avec plusieurs couples de joueurs, on constate que les questionnés estiment les questionneurs plus cultivés qu'eux-mêmes.
L'expérimentation est ensuite réalisée en présence d'observateurs extérieurs. Eux aussi, estiment les questionneurs plus cultivés que les questionnés. 
Pourtant, il n'y aucune raison qu'il en soit ainsi puisque les rôles ont été tirés au sort. Les observateurs, comme les joueurs commettent une erreur très commune qu'on appelle "l'erreur fondamentale d'attribution".
 






 
Les Effets de la Catégorisation


Je vois ce que je crois.
L'expérimentation montrée dans ce film reprend le principe de celle effectuée par François Le Poultier en 1987, en France, à Caen.

 

 

 

Résumé :
Les sujets voient un film de cinq minutes dans lequel deux femmes discutent. Ils n'entendent pas ce qu'elles disent. 
À certains sujets (groupe contrôle), on dit que ce sont deux amies qui discutent.
À d'autres (première condition expérimentale), on indique que la femme de gauche est assistante sociale et que celle de droite est un cas social qui vient demander de l'aide.
À d'autres enfin (deuxième condition expérimentale), on dit l'inverse : la femme de gauche est un cas social qui vient demander de l'aide et celle de droite est assistante sociale.
Après le film, tous les sujets remplissent une grille d'évaluation constituée de 40 traits de personnalité positifs et négatifs. Les sujets ont pour tâche de cocher les traits qui leur semblent le mieux correspondre à la personnalité de chacune des deux femmes.
On constate que les sujets perçoivent les deux femmes en fonction de l'étiquette que l'on a "collée" sur chacune d'entre elles. 






Les Effets d'une Procédure d'Engagement

Le billet perdu
L'expérimentation montrée dans ce film reprend le principe de celle effectuée par Robert-Vincent Joule en 2002, à Aix-en-Provence.

Résumé :
 Un complice de l’expérimentateur, dans une rue tranquille, perd un billet de 10 euros, au moment où il croise un passant qui se trouve là par hasard.
Comment va réagir ce passant ?
Dans une condition contrôle, la rue est déserte et la plupart des passants empochent le billet sans rien dire.
Dans une première condition expérimentale, il y a un témoin de la scène (une femme, autre complice de l’expérimentateur qui promène son chien). Les passants se montrent alors plus "honnêtes".
Dans une deuxième condition expérimentale, en amont du lieu où ils vont croiser le complice qui perd son billet, les passants sont abordés par un nouveau complice de l’expérimentateur.
Celui-ci leur demande son chemin et les remercie en terminant sa phrase par "vous êtes vraiment quelqu'un de bien".
Cette fois, plus de 2/3 des passants rendent le billet perdu par le complice distrait. 





Sources :
http://www.canal-u.tv

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13 septembre 2009

Experience de Milgram (Soumission à l'Autorité)

Milgram

Stanley Milgram
(1933-1984) est un psychologue social américain.
Il est principalement connu pour son experience sur la soumission à l'autorité (ci-dessous) et l'expérience dit du petit monde (l'hypothèse étant que chacun puisse être relié à n'importe quel autre individu par une courte chaîne de relations sociales).
Un an avant la parution de son premier article en 1962 sur l’étude de la soumission à l’autorité, Milgram fut mis au ban de l’Américain Psychological Association à cause des problèmes d’éthique que soulevaient alors ses recherches. Il ne publia qu’en 1974, son ouvrage le plus connu et le plus controversé : La soumission à l’autorité.
Le but est d’étudier la réaction d’un individu placé au centre d’un conflit entre sa conscience et l’autorité. Ces expériences visent à déterminer où finit la soumission à l'autorité et où commence la responsabilité de l'individu ; comment concilier les impératifs de l'autorité avec la voix de la conscience. S. Milgram s'est penché sur des évènements pendant lesquels des atrocités, découlant d'une extraordinaire soumission à l'autorité, ont été pratiquées. Il a notamment mené des investigations sur les atrocités menées par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Il a mis en avant le fait que ces pratiques pouvaient se retrouver dans la vie courante sous diverses formes et que la probabilité de soumission dépendait principalement de la situation exacte dans laquelle l’individu est placé.
Milgram étudie 18 conditions expérimentales. Voilà ci-dessous la première de ses experiences et la plus significative.


I. Déroulement de l'Expérience

600 sujets masculins sont recrutés par annonces dans le journal local de la ville de New Haven. Ceux-cis sont convoqués un par un à l'Université de Yale pour participer à une experience sur le rôle de la sanction dans l'apprentissage.

Parmis les deux sujets présents, un est naïf (ç.à.d. qu'il n'a pas connaissance du véritable but de l'experience), l'autre est un compère, un acteur.

L
es rôles à tenir sont décidés par un tirage au sort. Celui-ci est truqué et donne au sujet naïf la fonction d'infliger des chocs éléctriques à son semblable au cours de la tâche d'apprentissage. Le compère désigné en tâche d'apprentissage (toujours le même acteur lors des différentes experiences) devra mémoriser 40 couples de mots. A chaque fois qu'il donnera une réponse erronnée, le sujet naïf devra lui infligerer un choc éléctrique de valeur croissante.

Le sujet naïf se trouve dans une salle différente du compère et devant lui se trouvent 30 manettes allant de 15 volts (choc léger) à 450 volts (choc mortel). En réalité, les chocs sont fictifs et le sujet ne reçoit qu'un feed-back (retour d'information) provenant de sa victime dans la salle à coté.

L'experience comporte 40 essais et le compère se trompe volontairement 30 fois (équivalant aux 30 manettes du sujet naïf) et réagit aux chocs éléctriques fictifs en fonction de leur intensité :
_A 75 volts, le sujet gémit.
_A 120 volts, il crie que les chocs sont douloureux.
_A 150 volts, il annonce qu'il refuse de continuer.
A ce stade, l'experimentateur demande au sujet de continuer quand même.
_A 180 volts, il crie qu'il ne peut plus supporter ça.
_A 270 volts, il crie d'agonie.
_A 300 volts, il rale et ne réponds plus.

Lorsqu'au cours de l'experience, le sujet naïf hésite à poursuivre ou tente de s'arrêter, l'expérimentateur réagit par quatre injonctions qui vont augmenter en terme de pression sociale :
1.
Continuez s'il vous plait, je vous prie de continuer.
2.
L'experience exige que vous continuiez.
3.
Il est absoluement indispensable que vous continuiez.
4.
Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer.
Si le sujet naïf refuse d'obéir à la quatrième injonction, l'experience prends fin.


untitled_by_Galantiman


II. Résultats de L'Expérience

On calcule ainsi deux mesures : le choc moyen auquel les sujets refusent de continuer l'experience et le pourcentage de sujets qui obéissent jusqu'au bout (450 volts) malgré les supplications de la victime.

Certains scientifiques prévoyaient que seulement 1 sujet sur 1000 irai jusqu'au bout.
Pourtant, c'est
62,5% des sujets naïfs qui continuent l'experience jusqu'à son terme. Près de deux sujets sur trois acceptent donc un comportement qui peut être extrêmement dangereux et préjudiciable pour autrui. Le choc moyen auquels les 37,5% d'autres sujets se sont arrêtés est 360 volts.

Cette experience à été repliquée de nombreuses fois, dans des Universités inconnues (45% des sujets naïfs vont quand même jusqu'au bout), alors que le sujet naïf voit (40%) ou touche (30%) le compère, alors que l'experimentateur se fait remplacer ou donne les ordres par téléphone (20%), alors que deux experimentateurs se disputent sur le déroulement de l'experience (0%), etc.

Pour comparaison, le choc moyen administré par un groupe de sujet se trouvant dans une situation témoin sans expérimentateur (et donc sans pression sociale) est de 82 volts. Dans le cas ou c'est l'expérimentateur qui se place sur la chaise éléctrique, aucun sujet ne dépasse 150 volts.

Interprétation des résultats : Le chercheur n'a dans cette experience qu'une autorité perçue, non réelle et pousse le sujet a se placer dans un état agentique où celui-ci se donne le statut d'un agent, d'un simple intermédiaire. En se considérant comme l'instrument d'une volonté institutionnelle souveraine dont les objectifs le dépassent, ses résponsabilités vis à vis de sa victime disparaissent.



Pour résumer :
Dans cette experience, Stanley Milgram étudie la soumission à l'autorité, c'est à dire la capacité qu'a l'individu à obéir à un suppérieur. Il utilise ainsi, comme souvent en psychologie expérimentale, un sujet naïf dont il observe la soumission vis à vis d'un chercheur.
Les résultats obtenus sont impressionnants : 62,5% des individus sont prets à infliger un choc éléctrique mortel (450 volts) à un autre individu pour peu qu'un chercheur le leur ordonne. De plus, les rares individus capables de résister à la soumission ne s'arrêtent qu'à 360 volts, soit un choc déjà très dangereux pour l'homme.

 



A voir :
Ci dessous une présentation de l'experience en anglais.



A voir aussi : vous trouverez ici une scène du film I comme Icare qui reprend cette experience (avec toutefois quelques modifications) et permet de mieux la comprendre.


Sources :
Cours de Psychologie Sociale L1 (Aix-Marseille I)
http://www.psychologie-sociale.com

11 septembre 2009

Introduction à la Psychologie

Actuellement à l'Université de Provence (Aix-Marseille I), j'entre en 3ème année de Psychologie. Il me tient depuis longtemps à coeur de partager avec ceux qui le veulent quelques notions de psychologie car cette science utile et passionnante reste très peu connue de la grande majorité des individus.


psychology_and_gender

Ce blog a pour objet la psychologie scientifique et non la psychologie de comptoire. En effet, il est important de ne pas confondre psychologie expérimentale (basée sur des expériences et statistiques précises) et psychologie naïves des revues féminines et autres livres attrape-nigauds (dont les théories ne sont aucunement fondées). Vous trouverez ainsi au bas de chaque article les références bibliographiques utilisées.


Pour ce premier article, je vais tenter de vous présenter les différentes branches de la Psychologie afin de mieux comprendre les problématiques abordées par la suite. Celles-cis, pour des raisons pratiques seront classées par domaines d'enseignements universitaires.


I. Tout d'abord, la plus connue de toute, la Psychologie Clinique. Elle regroupe elle même plusieurs champs tel que la psychopathologie, la psychiatrie et la psychanalyse.

I.1. La Psychopathologie a pour objet les conduites pathologiques (ç.à.d. qui nuisent au bon fonctionnement du psychisme) et pour but d'en décrire les fondements et les processus. La psychopathologie s'appuie sur la connaissance du fonctionnement normal pour dégager, décrire et analyser les comportements pathologiques.

I.2. La Psychiatrie est une spécialité médicale consacrée à l'étude, au diagnostique et au traitement des maladies et troubles mentaux graves (nevrose, psychose, phobie, schizophrénie, dépression, angoisse, maladies psychosomatiques, etc...). Le psychiatre, à la difference du psychologue, est docteur en médecine spécialisé en psychiatrie et peut, à ce titre, prescire des médicaments (neuroleptique, anxiolytiques, anti-depresseurs…). Il peut exercer aussi bien en hôpital psychiatrique et en institutions qu’en libéral.

I.3. La Psychanalyse est un procédé d'investigation qui se caractérise par la méthode des associations libres. Le psychanalyste peut de ce fait poser des hypothèses sur ce qui, dans les formulations de pensées conscientes, laisse infiltrer des informations inconscientes (lapsus, oubli, expressions symboliques, etc.). La psychanalyse permet ainsi d'établir de nouvelles conceptions psychologiques dont le rôle de la sexualité infantile et le complexe d'Oedipe, la théorie de la pulsion... Cette branche reste néanmoins contestée car non scientifique. De plus, le psychanalyste n'a aucunement besoin de diplôme. N'importe qui peut se déclarer psychanalyste après avoir subit une longue analyse.


II. La Psychologie Sociale tend à comprendre et à expliquer comment les pensées et les sentiments des êtres humains sont influencés par autrui. Elle est l'étude scientifique de la façon dont les gens se perçoivent, s'influencent et entrent en relation. A la frontière entre la psychologie et la sociologie, elle considère l'individu dans sa double dimension psychologique et sociale.


III. La Psychologie Cognitive étudie les grandes fonctions psychologiques traditionnellement consacrées à assurer à l'organisme les gains d'information nécessaire à ses échanges avec son milieu, à savoir la perception, l'apprentissage et la mémoire, l'intelligence, la fonction symbolique et le langage.


IV. La Psychologie Différentielle est l'étude des différences psychologiques entre les individus (personnalité, aptitudes, etc.). Partant des lois de la psychologie experimentale, cette discipline tente de trouver les corrélations psychologiques, permettant d'expliquer les différences individuelles de performances observées dans les études de psychologie générale.


V. La Psychologie du Developpement est l'étude scientifique des changements dans le fonctionnement psychologique (fonctions cognitives, langagières, affectives et sociales) de l'individu humain au cours de sa vie. Même si l'accent est souvent mis sur l'étude du développement de l'enfant, le champ s'intéresse aussi à l'évolution psychologique du nouveau-né, de l'adolescent et de l'adulte, notamment lors du vieillissement. Cette psychologie étudie donc l'existence et l'étendue des facultés mentales présentes aux différents âges.


Sources :
DORON, R. & PAROT, F., (2007). Dictionnaire de Psychologie. Paris: Quadrige.
Cours de première année de Psychologie (Aix-Marseille I).

 

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